Biologiste inachevée, mais toujours écologiste dans l’âme, Julie Lambert est séduite par l’intelligence de la nature qui demeure pour elle un modèle inégalé.

Mon projet « Hommage au gros bon sens » comporte deux volets :

Le premier volet est une œuvre picturale faite de tissus recyclés tirés de mon propre patrimoine familial, que j’avais choisi de conserver suite au décès de ma mère.
Par cette œuvre, je voulais rendre hommage à toutes ces femmes qui ont habillé leur famille de la tête aux pieds, en particulier à ma mère, qui a cousu, de jour comme de nuit, afin de vêtir convenablement ses 12 enfants.
C’est un hommage à une génération de femmes qui ignoraient le vocabulaire du recyclage et qui, probablement par nécessité, ne gaspillaient rien et réutilisaient tout. C’est tout simplement rendre hommage au gros bon sens.

Cette œuvre picturale aux allures de courtepointes intègre des motifs originaux que l’on retrouvait jadis dans toutes les maisons québécoises. Faits de pur coton, provenant parfois de poches de farine, de retailles de tissus ou de vêtements usés, ces assemblages de pointes et de carrés renferment une multitude de souvenirs. Chaque tissu a sa propre histoire.
Malgré une facture d’art populaire traditionnel, on retrouve dans cette œuvre-textile des techniques plus contemporaines par l’utilisation de tissus synthétiques, de colle et par l’insertion de photos imprimées.
Ces photos familiales symbolisent l’importance de la transmission des valeurs.

De la rencontre
d’une     Girouard  et d’un      Lambert
d’une     Trudel     et d’un      Vigneault
d’une     Vigneault et d’un      Lambert
d’une     Lambert   et d’un      Pellerin
naît une génération, et une autre, et une autre,…
Naître, mourir, mais aussi laisser des traces…

Tout au long du processus de création naît aussi une réflexion sur la disparition graduelle de certains métiers traditionnels. Suite aux changements dans nos habitudes de consommation, l’essoufflement de ces métiers se fait sentir peu à peu.
Le Centre-du Québec, autrefois spécialisé dans le domaine du textile, n’échappe pas à la mondialisation des marchés. Le Made in Québec fait place au Made in China.
Une collecte d’étiquettes de vêtements effectuée auprès de ma famille rapprochée, soit mon frère, mes sœurs et leurs enfants m’a permis de constater que ces vêtements provenaient de 43 pays différents.
Le textile voyage facilement et partout dans le monde afin de combler notre désir de suivre les dernières tendances à tout prix ou à tous les prix !
Le prix réel à payer va pourtant bien au-delà de celui inscrit sur l’étiquette. L’augmentation de la pollution et des maladies respiratoires en Chine ne sont que quelques exemples des effets de la surproduction de « l’usine du monde ». Devrait-on exiger que tous les produits fabriqués, peu importe la provenance, soient durables et non soumis à une obsolescence programmée ? De cette façon, on pourrait réintroduire la notion de RÉPARATION dans notre démarche de développement durable et ainsi, ajouter un R à l’expression bien connue des 3RV soit, Réduction à la source, Réemploi, Recyclage et Valorisation !

Le deuxième volet est composé de deux courts-métrages d’environ 6 minutes chacun réalisés à la suite de mon voyage en Chine :
Gris ciel
Regard perplexe allant au-delà de la magnificence des traditions chinoises, pour observer les périls d’une production effrénée entraînant des besoins énergétiques grandissants. Le soleil se lève toujours à l’est, mais sur un ciel de plus en plus gris.
Constat sur le péril environnemental engendré par la surproduction en Chine, usine du monde.
3RV + 1R = 4RV
Regard poétique sur l’existence en péril d’une vieille botte et d’un cordonnier confrontés à l’apparente inexorabilité de nos réflexes de consommation.
Allégorie mettant en scène la nécessité de réintroduire le réflexe de réparation dans nos habitudes de vie pour contrer la surconsommation.

 

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